A qui le tour ?

9. nov., 2016

 

 

Nous étions avertis depuis longtemps : ce qui se passe aux USA se passera bientôt en France avec quelques années de retard.

Cette fois-ci le décalage risque d’être plus court.

Tous les facteurs sont réunis.

L’exaspération de gens qui n’arrivent plus à vivre correctement de leur travail.

La protection sociale, l’accès à la médecine gratuite pour tous, présentés comme des exceptions françaises qui sont désormais obsolètes parce que hors de prix et contre-productives. Les 35 heures et la retraite à 60 ans aussi bien sûr.

Le marteau-pilon qui assène quotidiennement qu’il n’y a pas d’alternative sérieuse à la politique ultra-libérale.

L’humiliation des pauvres qui sont présentés comme soit trop fainéants soit trop bêtes pour trouver un travail.

Les bouc-émissaires mis en avant : les chômeurs, les immigrés naturalisés, les étrangers, les illégaux, les assistés.

La télé qui constamment empêche tout débat politique de fond et qui impose ses grilles de lecture où tout questionnement sur le système est raillé comme farfelu, infantile et incompétent.

Le rouleau compresseur : c’est le seul avenir possible, tous les pays qui marchent bien ont fait comme ça.

Le discours médiatique quotidien des experts « scientifiques » auto-désignés et reconduits.

Jamais un mot sur les profits, les fraudes fiscales, les mafias légales, les montages internationaux, les lobbies, le mépris de la planète, du travail et de la santé des humains, les collusions avec les politiques nationaux, européens et onusiens.

Tout ceci va dégoûter définitivement une grande masse de citoyens d’aller voter pour des solutions alternatives seules capables de lancer un sauvetage.

Aux USA ces mêmes facteurs étaient là. Et ils ont trouvé la solution la plus fascinante : un milliardaire mégalomane, paranoïaque, certain d’être seul dans le vrai, complètement désinhibé, machiste, misogyne, raciste, vulgaire, agressif et ordurier, outrancier et méprisant envers tous ceux qui n’ont pas réussi comme lui. La majorité des votants s’est reconnue dans tout ça et a trouvé en lui l’homme providentiel : « il a réussi et il nous fera réussir nous aussi. » C’est vous dire l’efficacité du système et le niveau de réflexion qu’il a fini par imposer.

En France nous avons peu de temps pour organiser la résistance : le chambardement c’est maintenant !

Réveillons-nous mes amis ! Demain il sera déjà trop tard, et nous nous réveillerons au soir du premier ou du second tour en nous disant : « ça y est, ça nous est arrivé. »

Partagez cette page

Médicaments anti-Alzheimer

20. oct., 2016

 

Quelques chiffres. 

En France un million de malades diagnostiqués Alzheimer. Maladie dégénérative qui s’attaque aux fonctions cognitives, mnésiques et comportementales. 

40000 prennent des médicaments qui sont censés ralentir leur dégradation. 

Coût : 400 millions d’euros/an en 2000.

Tous ces malades sont en ALD, remboursés à 100%.

La première prescription doit être faite par un gériatre, un neurologue ou un psychiatre. Le généraliste peut ensuite renouveler cette prescription.

Ces patients ont en plus des somnifères (car sont souvent agités la nuit), des neuroleptiques (car sont souvent agressifs le jour) et des antidépresseurs (car sont souvent inertes).

Le premier médicament apparu en 1993 était le Cognex (tacrine), vieil anesthésique des années 40, qui avait obtenu une autorisation à partir d’études qui se sont depuis avérées truquées.

En 1997 Aricept (donepezil) du laboratoire Eisai.

En 1998 Exelon (rivastigmine) du laboratoire Novartis.

En 2000 Reminyl (galantamine) du laboratoire Janssen-Cilag.

Ces trois-là étaient des anticholinestérasiques.

En 2002 Ebixa (mémantine) du laboratoire Lündbeck.

Ce dernier bloque les récepteurs au glutamate.

La Commission de la transparence au sein de la Haute autorité de santé avait déjà émis un doute en 2011 sur le Service médical rendu : elle avait déclassé ces médicaments de « modéré » à « faible ou mineur », et leur remboursement était passé de 65% à 15%. En 2016 elle l’a dégradé en « insuffisant » et préconisé leur non-remboursement par la Sécurité Sociale.

Ces médicaments sont officiellement (et c’est une première mondiale) déclarés inefficaces, potentiellement dangereux, et particulièrement coûteux.

Avec tout l’argent qu’ils ont rapporté aux laboratoires pharmaceutiques, d’autres approches non-médicamenteuses auraient pu être développées pendant toutes ces années, réellement efficaces pour améliorer le quotidien de ces malades et leur fonctionnement neuronal : ateliers à médiation corporelle, artistique et cognitive, plus soutien psychologique.

Enfin une décision courageuse face au lobby des labos qui a tout infiltré, depuis les grands pontes universitaires jusqu’au généraliste qui officie en maison de retraite.

Le médicament miracle et incontournable est enfin démasqué (comme les statines récemment pour le cholestérol).

Je me sens conforté dix ans après par cette reconnaissance officielle. Je me souviens du tout début des années 2000 où j’avais du mal face aux familles désemparées à argumenter contre ces molécules présentées par les médias comme miraculeuses et pour lesquelles je ne voyais aucun effet positif au bout de cinq ans de prescription.

Les labos se consoleront : ces quatre molécules sont génériquées depuis 2016 et le pactole s’est donc déjà tari, après quinze à vingt ans de profits.

Restons néanmoins vigilants : le marché des patients Alzheimer ne cesse de croître exponentiellement et donc attire les marchands de rêve et les chasseurs de parts de marché.

La politique à la télé

8. oct., 2016

Pujadas et Salamé : deux noms parmi tous ceux qui imposent le style, le rythme, le contenu du discours politique et qui décident de ce qui est pertinent, des thèmes dont il faut parler et des questions qui doivent être abordées.

Avec eux il faut en plus des réponses brèves et surtout pas de réflexion ou d’argumentation : pas le temps de penser, de réfléchir, d’examiner le pour et le contre. Juste des petites phrases et des slogans. Sinon le téléspectateur décroche et zappe. Il est interdit à la télé de s’asseoir posément et de réfléchir : l’émission dite « politique » n’est pas là pour ça, mais juste pour produire un spectacle amusant avec des bons mots et des gens qui se font piéger. C’est une émission pour les journalistes et eux seuls en fait, à leur gloire exclusive.

Notre Constitution garantit la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, mais elle n’avait pas prévu que de nos jours le vrai pouvoir serait celui des médias, qui contrôle la pensée des gens ou qui plutôt les empêche de penser, qui domine de ce fait tous les autres et leur impose ses règles, et qui est contrôlé par le pouvoir économique : le citoyen n’a aucune prise sur lui, et, s’il veut s’y exprimer, il est piégé par le format, le style et les diktats des journalistes, du cadrage et du montage.

Alors ne nous résignons pas : nos deux seuls objectifs prioritaires sont de reprendre le pouvoir aux financiers et à la mafia télévisuelle. Sans quoi pas de démocratie véritable.

Y a-t-il pour 2017 un candidat qui partage ces deux objectifs ?

Manuels scolaires

5. oct., 2016

Les profs d’Histoire et de SVT ont dû rire comme des fous ces derniers jours.

Nicolas Sarkozy a décidé d’écrire un nouveau manuel d’histoire de France pour les écoliers. Le premier chapitre est prêt, avec pour titre l’ancien mythe fondateur à nouveau martelé : « Nos ancêtres les Gaulois ». Nos prétendus ancêtres les Romains, Wisigoths, Vandales, Burgondes et Ostrogoths n’ont qu’à bien se tenir. On va en découdre.

De son côté le pape François s’est inquiété au sujet des manuels français de SVT, qu’il n’a visiblement pas encore ouverts mais dont il sait qu’ils poussent les jeunes Français à changer de sexe. Encore une parole inconsidérée en réponse à un journaliste dans son avion à 8000 mètres d’altitude. Encore un effet de l’ivresse des hauteurs ? Nous lui conseillons de ne plus répondre aux journalistes qui le suivent dans son avion. Trop de risques de boulettes. C’est le dogme de l’infaillibilité pontificale qui en prend un coup !  

En ce qui concerne son inquiétude, nous pouvons le rassurer : la virilité des jeunes garçons français a moins à craindre des profs de SVT et de leurs manuels que d’un certain clergé pédophile…

Conseil d'Etat

29. août, 2016

« Une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales » : voilà la leçon de droit que prétend nous donner le Conseil d’Etat.

Belle façon de faire l’autruche et de refuser de voir ce qui scandalise en fait les Français : tout cet étalage public, dans la rue et sur les plages, de tenues qui ne signifient que la domination exercée sur les femmes, et une régression sans précédent de la société française, infiltrée par des mœurs médiévales.

Je ne crois pas que la Constitution de notre République, pas plus que les principes de l’Europe, puissent légaliser la soumission vestimentaire de la femme, sous prétexte de coutumes culturelles ou religieuses qu’il faudrait respecter par principe sans s’interroger sur leur réelle signification.

Une minorité machiste et misogyne ne doit pas pouvoir imposer la violence de sa domination sur ses propres femmes dans un Etat dont le principe est la Déclaration universelle des droits de « l’homme ».