Psychiatrie et politique

1. avr., 2012

Désarroi du psychiatre en ce moment : à qui pourrait-il être le plus utile ? Les candidats ? Les électeurs ? Les militants ? Les abstentionnistes ? Il voit bien que la dérive mentale est partout, chez certains candidats et chez certains électeurs. Comment enrayer ce mouvement de folie ?

Il voudrait bien rappeler les idées fortes, les valeurs incontournables, les axes fédérateurs.

Mais il a tous les jours l’impression que beaucoup de gens n’en sont plus là, sont déjà entrés dans des logiques folles de mort, ou dans des petites logiques minables de fric, de pouvoir ou de voix, et que cette coalition de fait rend la résistance de la pensée de plus en plus fragile et menacée.

Internet c’est très bien (c’est un  bon début ou parfois le dernier recours) : mais il faudra bien que quelqu’un dise un jour à la TV à 20 h :

« ça suffit maintenant, vous n’avez pas le droit de traiter les gens comme ça, vous tous, les politiques, les experts et les journalistes : nous avons le droit au respect ; nous sommes adultes, citoyens et libres et nous allons voter pour (re)prendre notre vie en mains.

Les journalistes des chaînes privées ne parlent qu’en leur propre nom ou pour leur employeur. Quelle légitimité ont-ils ?

Les journalistes des chaînes publiques sont censés parler au nom des citoyens : s’en souviennent-ils ? 

Souvenez-vous que vous n’avez d’autre légitimité que celle que nous vous avons accordée un jour : seul le peuple a la légitimité et nul autre.

Vous nous avez confisqué la parole : nous allons la reprendre. »

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Dopage

31. mars, 2012

A partir de 1942 Adolf Hitler a bénéficié d'une injection quotidienne de métamphétamine qui lui a été administrée par son médecin personnel le Dr Theodor Morell.

Jusqu'au bout il a refusé de se soumettre au contrôle anti-dopage que lui proposait Staline.

Sinon, que se serait-il passé ?

Cocaïne

30. mars, 2012

L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a publié le jeudi 29 mars sa première monographie sur la cocaïne : ce stupéfiant est devenu le deuxième produit illicite consommé en France après le cannabis.

Pour mémoire, les consommateurs expérimentateurs pour 2011 se répartissent comme suit :

Alcool : 44,4 millions

Tabac : 35,5 millions

Cannabis : 13,4 millions

Cocaïne : 1,5 million

Ecstasy : 1,1 million

Héroïne : 0,5 million.

La consommation de cocaïne en France a changé : elle n'est plus réservée aux milieux urbains branchés (artistes, golden boys, journalistes, clubbers...) mais se répand chez les chômeurs et les cadres, et dans les zones péri-urbaines. Tout ceci lié à une chute des cours : le gramme est passé de 150 euros en 1990 à 60 euros en 2010.

Parallèlement, les trafiquants se reconvertissent :

le chiffre d'affaires de la cocaïne (902 millions d'euros pour 15 tonnes de poudre à 30%) est proche de celui du cannabis (pour 200 tonnes écoulées).

Chaque gramme de cocaïne dégage 30 euros de bénéfice contre 3 pour le cannabis.

Quant  aux dégâts somatiques, ils sont multiples : troubles du rythme cardiaque, infarctus, accidents vasculaires cérébraux, lésions de la cloison et des fosses nasales ...

Les psychiatres récupèrent eux les bouffées délirantes aiguës et les états maniaques, comme pour tous les produits qui font flamber la Dopamine.

Vous pouvez consulter le détail de cette étude sur  www.ofdt.fr

Cannabis

24. mars, 2012

On connaît bien en psychiatrie les dégâts que peut produire le cannabis chez les jeunes patients vulnérables (états-limites ou schizoïdes) ou pré-psychotiques : on voit tous les jours, déclenchés par la consommation de cannabis, des épisodes psychotiques aigus qui peuvent constituer une entrée dans la schizophrénie.

On a donc cherché à éviter tout ceci en pénalisant non seulement le trafic mais aussi la consommation.

Les dégâts sociaux qu'a entraînés cette pénalisation de la consommation (loi du 31 décembre 1970) sont aujourd'hui évidents : constitution de réseaux mafieux qui embrigadent les jeunes, trafics d'armes, règlements de compte, encombrement des prisons ...

Pour parer à ces dérives, certains préconisent un encadrement légal pour la culture et la vente : 

- Rapport de Daniel Vaillant de juin 2011.

- Stéphane Gatignon et Serge Supersac : Pour en finir avec les dealers, Grasset, 2011.

- Michel Henry : Drogues : pourquoi la légalisation est inévitable, Denoël, 2011.

- Francis Caballero : Legalize it ! éd. L'Esprit frappeur, 2012.

Hypnotiques

23. mars, 2012

Une étude publiée dans le BMJ open le 27/02/12  ("Hypnotics' association with mortality or cancer : a matched cohort study" ) met en garde contre l'utilisation au long cours et à fortes doses des hypnotiques (somnifères) :

Le risque de décès est accru plus la dose est forte et ce avec tous les somnifères (risque multiplié de 3,6 à 5,7).

Le risque de cancer est aussi multiplié chez les gros consommateurs.

Une bonne raison pour ne pas réclamer un somnifère dès la moindre difficulté d'endormissement. Sur les troubles du sommeil le réflexe-médicament est dangereux : il ne doit plus être la seule réponse immédiate et systématique.