31. janv., 2019

Venezuela

 

Pour tous ceux qui n’ont pas supporté la nationalisation des puits de pétrole au Venezuela et qui pensent que les USA devraient y intervenir pour « rétablir la démocratie », en fait pour remettre au pas un pays qui est devenu maître de ses propres ressources, il est bon de rappeler la carte de la présence militaire américaine dans le monde.

 

Seuls 13 pays n’hébergent aucun soldat américain :

 

Papouasie-Nouvelle Guinée

Mongolie

Bhoutan

Corée du Nord

Iran

Biélorussie

Erythrée

Sahara Occidental

Gambie

Guinée Bissau

Côte d’Ivoire

Bénin

Lesotho

 

Ils sont partout ailleurs : Europe, Moyen-Orient, Amérique du Nord, Amérique latine, Afrique, Asie, Océanie.

 

Il faut savoir qu’en 1848, après une guerre d’invasion, les Etats-Unis ont pris au Mexique la moitié de son territoire pour constituer les 10 Etats du sud-ouest : Texas, Californie, Nevada, Utah, Arizona, Colorado, Wyoming, Nouveau Mexique, Kansas, Oklahoma. Le Texas s’était déjà séparé du Mexique en 1836 parce que le gouvernement mexicain voulait lui imposer l’abolition de l’esclavage. Puis il a été annexé aux Etats-Unis en 1845, entraînant avec lui les régions qui deviendront le Kansas et l’Oklahoma. Cette annexion a déclenché la guerre de 1846-1848 entre les Etats-Unis et le Mexique. Ce sont les esclavagistes (les Démocrates à l’époque) qui ont poussé à ces annexions pour étendre le territoire de l’esclavage. En gros 10 Etats du sud-ouest ont été pris au Mexique et 10 Etats du sud-est étaient déjà esclavagistes. Tout ceci a débouché sur la guerre de Sécession (1861-1865), parce que les Etats du sud voulaient rester entre eux et maintenir l’esclavage contre la loi imposée par le nord : Texas, Arkansas, Louisiane, Mississippi, Tennessee, Alabama, Géorgie, Floride, Caroline du Sud, Caroline du Nord, Virginie.

 

Ils se retrouvent aujourd’hui, un peu comme la France avec l’Afrique, avec un afflux de migrants qui reviennent « au pays » chercher du travail chez leur riche voisin qui les a autrefois dépouillés de leur terre. 

Il est toujours bon de remonter aux origines. On ferait bien de faire ce travail aussi pour le « conflit israélo-palestinien ».

 

Depuis cette annexion les USA ont toujours considéré l’Amérique latine comme un espace qui était par nature sous leur contrôle, véritable manne de matières premières, de métaux rares et de pétrole (Venezuela !). Tout changement politique, même issu des urnes, qui tenterait de reprendre la main sur ces ressources ou de redistribuer la terre a toujours été qualifié par eux de coup d’Etat communiste visant les intérêts américains. A partir de là, au prétexte de rétablir la démocratie, tous les coups sont permis : pilotage d’un coup d’Etat militaire (Argentine, Chili), création par les services secrets d’anti-guerrillas (Nicaragua), assassinats ciblés, asphyxie économique par blocus, campagnes de propagande financées, élections téléguidées. Puis, quand la guerre est gagnée, envoi des conseillers économiques, les Chicago-boys, qui imposent à l’économie du pays conquis la quadruple règle : dictature militaire avec destruction physique des opposants politiques et syndicaux, privatisations, porte ouverte aux multinationales pour qu’elles s’accaparent toutes les sources de richesse, suppression des impôts pour les très riches et destruction concomitante des services publics.

La presque totalité de l’Amérique latine s’est rangée aux ordres de Washington. Au Brésil la question est à présent réglée. Il ne reste que le Venezuela qui fait tache et le Mexique qui vient d’élire démocratiquement un président de gauche.

 

Souvenons-nous de ce qu’est vraiment la « démocratie » américaine et de ce qu’elle est capable de faire aux peuples qui ont juste le malheur d’être ses voisins. Sans parler du Vietnam, de l’Afghanistan, du Koweit, de l’Irak et de la Syrie qui sont pourtant à l’autre bout de la terre, mais qui présentent un intérêt dit vital pour les USA… 

 

A tous les géo-politiciens qui trouveraient normal que les Etats-Unis interviennent militairement pour « rétablir la démocratie » au Venezuela.

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