5. oct., 2017

Les petits princes et les fouteurs de bordel

 

 

Coïncidence de calendrier ? Nous en avons deux cette semaine. Un en Espagne et un en France. Inespéré.

Le premier n’a été élu par personne. Il est juste le fils de son père, Bourbon mis en place et adoubé par Francisco Franco, général félon et dictateur, auteur d’un coup d’Etat militaire contre la République espagnole lancé en 1936 avec des troupes marocaines et l’appui de Hitler et de Mussolini. Coup d’Etat qu’il a prolongé jusqu’à sa mort en 1975 avec arrestations, tortures et mises à mort de tous les opposants. Restauration fasciste et catholique, aristocratique et financière. Le successeur a été poussé à l’abdication par toutes les casseroles nauséabondes qu’il traînait. Par contre le fils s’est refait une virginité et est brusquement très disert sur la légalité, la légitimité, la constitutionnalité, la démocratie, et surtout sur ce référendum « séditieux » lancé par une province industrieuse qui a toujours été en pointe contre le fascisme et la monarchie des Bourbons, mise en place pour empêcher toute tentative d’autogestion réelle du peuple catalan.

 

Le second, arrivé en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 18,19 % des inscrits (24,01 % des exprimés), a été élu au second tour pour faire barrage au FN, par un amalgame de voix de droite et de gauche, avec 43,61 % des inscrits. Pour l’instant, comme Chirac en 2002, élu dans les mêmes conditions avec 19,88 % des exprimés au premier tour, il a surtout donné des gages aux banquiers et aux possédants. Par contre les pauvres l’énervent. Ils profitent de l’assistanat social tant qu’ils peuvent, ils refusent de se former, d’être souples, mobiles et adaptables, de changer de métier ou de région, ou de partir travailler à l’étranger. Ils sont ignares, fainéants, et en plus ils viennent perturber les opérations médiatiques du petit prince quand il va visiter ses provinces : bref ils foutent le bordel dans le nouveau système où on devait étouffer le conflit droite/gauche ou patrons/ouvriers pour laisser le capital gérer ses affaires au mieux. Ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Ils empêchent ceux qui savent de décider « rationnellement » à leur place.

 

La vraie démocratie gêne des deux côtés.

Décidément, il n’y a plus de Pyrénées ! 

Tout va à vau-l’eau !