30. avr., 2017

Ce qui n'a pas changé

 

Le capitalisme.

La social-démocratie.

Ça, ça n’a pas changé depuis les années trente.

Les deux, ligués quand il le faut, quand c’est urgent, quand ils ne peuvent pas faire autrement. Sinon, opposés en période calme, mais juste pour la frime, pour assurer le spectacle politique. L’alternance démocratique qui ne menace aucune position de pouvoir.

Mais quand les pauvres rejettent tout ça et dénoncent la collusion, alors là c’est la panique. C’est le populisme. Les populismes : aujourd’hui deux, un d’extrême-droite et un d’extrême-gauche. Les seuls vrais dangers. Alors on les met tous les deux dans le même sac, puisqu’ils disent tous deux refuser ce système. Et on s’arrange pour couler le candidat de la vraie gauche en lui mettant dans les pattes un candidat hors-sol qui dit vouloir fédérer tout le monde, et un pseudo-candidat frondeur de gauche qui fait son boulot de siphonneur de voix. Juste assez pour ne laisser au second tour le choix qu’entre le candidat des banques et du MEDEF, avec l’étiquette libéral-innovateur, et l’épouvantail d’extrême-droite qui fait bien son job.

Et voilà. 

Tout le monde se moque de Hollande, mais en fait il a parfaitement réussi sa stratégie de mise en orbite de Macron comme ultime recours contre la menace fasciste. Là où Mitterrand avait initié la stratégie de diversion avec le père Le Pen, Hollande a poursuivi avec la fille et fait encore plus fort : éliminer le candidat de la vraie gauche et pousser les pauvres vers le vote FN, faute de pouvoir les tromper à nouveau en les attirant vers le PS. Bravo l’artiste ! Le MEDEF reconnaissant !

Il reste juste à présenter ceux qui dénoncent cette arnaque comme des illuminés dogmatiques et sectaires, des fous jusqu’au boutistes qui ne sont pas des gens de gauche, mais des alliés objectifs de l’extrême-droite.

Et le tour est joué.