23. févr., 2017

Mutuelles

 

Petit rappel historique pour les spécialistes des « systèmes de santé » :

Une Mutuelle, à l’origine c’était une mise en commun de cotisations par des travailleurs pour anticiper une maladie ou un accident et garantir une solidarité collective. Ce n’était pas une entreprise capitaliste à but forcément lucratif, c’est-à-dire une assurance privée.

C’était dans le même état d’esprit que les Coopératives ouvrières de production.

Un ilôt de résistance socialiste dans un océan de capitalisme.

 

Le terme « Mutuelle » est de nos jours particulièrement inadapté, d’ailleurs le discours dominant ne parle plus que de « Complémentaires-santé » : ce n’est plus de la solidarité socialiste, c’est de l’assurance capitaliste, juste une nouvelle marchandise qui a fini par devenir obligatoire et qui se rêve hégémonique, comme aux USA : la santé doit s’acheter, comme tout autre bien. Elle est devenue une marchandise comme les autres.

 

Alors y a-t-il un candidat qui osera mettre en place un système de solidarité rendant caduques les Complémentaires-santé ? Un système permettant à chacun, quel que soit son revenu, de se faire soigner correctement sans avoir à acheter ces produits financiers sur le marché ?

Inutile d’interdire ces assurances : il suffit de permettre à tout un chacun de les contourner. Il faut vider la demande, et l’offre disparaîtra d’elle-même, car c’est le grand nombre de clients qui fait leur force : s’ils se retrouvent avec juste les très riches qui veulent être remboursés pour une chambre cinq étoiles à l’Hôpital américain de Neuilly et un super chirurgien branché et bardé de dépassements d’honoraires, alors leur entreprise cessera d’être vraiment rentable.

 

C’est le rôle de l’Etat de légaliser une offre de soins accessible à tous et n’obligeant personne à engraisser ces entreprises qui n’ont plus rien à voir avec la solidarité.