24. août, 2015

Le Discours du Père

 

« C’était un bon garçon, très travailleur.

Il ne parlait jamais de politique, juste de football et de pêche. 

Je n’ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête, je ne lui ai pas parlé depuis plus d’un an. »

 

Ce discours je l’ai entendu maintes fois en psychiatrie.

 

« Ce gamin je l’ai fait, puis je l’ai confié à sa mère ou à ma soeur.

Moi je suis reparti chez moi pour affaires.

Tout ça c’est à cause de la société européenne.

Tout ça c’est à cause des enseignants qui lui mettent des mauvaises notes et qui n’arrivent pas à le discipliner, on dirait qu’ils veulent juste l’éjecter de l’école.

Après c’est la faute aux patrons qui ne veulent pas l’embaucher à cause de son faciès ou qui le licencient tout de suite. »

 

Nous avons là les vrais coupables à différents niveaux :

 

Le père qui engendre et qui se tire en abandonnant et en livrant à lui-même son fils. C’est à la société à s’en occuper.

 

Les délinquants qui lui disent que l’école ne sert à rien et qu’il peut se faire beaucoup de fric facile en les aidant à dealer.

 

La drogue qui le rend idiot et parano.

 

Les religieux qui lui fournissent un responsable de son malheur tout désigné et une mission idéologique et historique.

 

Les vrais criminels sont là, à ces quatre niveaux.